Avec le soutien de l’Université de Lorraine et du laboratoire CRULH.

Longtemps considérée en Europe comme la forme naturelle de gouvernement, la royauté a su évoluer dans la durée, comme le montrent les études réunies dans ce livre. Le roi n’exerçait un pouvoir légitime qu’après des rites de passage. Le sacre tirait sa force de ses racines bibliques (soulignant l’élection divine) et d’une conception eschatologique appelant le roi à conduire son peuple vers un royaume qui n’est pas de ce monde. Il a été longtemps une cérémonie mystique, dans le choeur clos d’une cathédrale, avant d’être « médiatisé » et de se prêter à la mise en scène fastueuse et festive. Si l’élection du roi n’a jamais totalement disparu, la succession

héréditaire s’est imposée, et la reine a été associée très tôt aux rites de l’onction et du couronnement. L’idée selon laquelle le roi tenait de ses sujets l’autorité qu’il avait sur eux, et non plus de Dieu, a été le grand retournement de la Révolution. Les monarchies constitutionnelles du XIXe siècle ont ainsi adopté des rites de substitution : serment devant les chambres représentatives, discours du trône. L’ouvrage fait ainsi l’histoire d’une monarchie sans cesse réinventée.

Table des matières :

Marta Peguera-Poch et Antoine Astaing,
In memoriam Jean-François Gicquel

Jean-François Gicquel, Catherine Guyon et Bruno Maes, Avant-propos

Yves-Marie Bercé, Le mariage mystique du roi

Première partie
LES CÉRÉMONIES EN FRANCE
Introduction

Patrick Demouy, Hincmar et les ordines des sacres dans le royaume des Francs

Julia Exarchos, Les ordines pour le couronnement du roi et de l’empereur dans la province ecclésiastique de Reims et leur dimension locale aux XIe et XIIe siècles

Jean-Christophe Blanchard, Les pairs de France laïcs : fiction symbolique et réalité politique (XVe-XVIIIe siècle) . L’exemple des princes lorrains issus de la seconde maison de Vaudémont

Luc Taupenas,
La réception de l’oraison d’intronisation carolingienne Sta et retine à l’époque moderne

Deuxième partie
FEMMES ET SACRES
Introduction

Pamela Nourrigeon, Illustrer le sacre de la reine : l’exemple de Jeanne de Bourbon

Annette Bächstädt, Le sacre et couronnement d’une reine d’Écosse, l’exemple de Marie de Lorraine (1540).

Troisième partie
LA RÉCEPTION DES SACRES
Introduction

Marion Pouspin, Les livrets de sacres et de couronnements en Europe aux XVe-XVIe siècles

Géraldine Lavieille, Des cérémonies de papier. Faire connaître et interpréter les sacres et couronnements royaux français au XVIIe siècle

Sylvain Menant, Voltaire historien des sacres

Quatrième partie
LES CÉRÉMONIES HORS DE FRANCE AU MOYEN ÂGE ET À L’ÉPOQUE MODERNE
Introduction

Václav Žůrek,
Entre inspiration et adaptation. L’ordo du sacre de Charles IV de Luxembourg et son lien avec la cérémonie française

Ismérie Triquet, L’iconographie du couronnement et sa fonction dans les chroniques normandes
et anglaises au Moyen Âge (XIIIe-XVe siècle)

Catherine Guyon,
Les princes territoriaux étaient-ils couronnés ? L’exemple des ducs de Lorraine

Anne Huijbers,
Le couronnement impérial de Sigismond de Luxembourg à Rome (1433) : entre rite papal et perception humaniste

Paolo Cozzo,
Le couronnement de Victor Amédée II roi de Sicile (1713). Langages religieux et politiques après le traité d’Utrecht

Özkan Bardakçı,
Le sultan « miracle ». Le cülûs de Mehmed IV à travers les chroniques ottomanes du XVIIe siècle

Cinquième partie
LE XIXE SIÈCLE :
REMISE EN QUESTION ET ÉVOLUTION DES SACRES
Introduction

Jean-François Gicquel, Louis XVIII, ou le sacre transcendé

François-Xavier Martischang, L’écho du sacre. Les manifestations publiques en province à l’occasion du sacre de Charles X (29 mai 1825), l’exemple des quatre départements lorrains

Thomas Nicklas, Réinventer la monarchie au XIXe siècle. Rites et pratiques dans les États constitutionnels allemands (1815-1918)

François Lormant,
La mémoire du 2 décembre 1804 et les mouvements bonapartistes au XIXe siècle

Patrick Demouy, Conclusions

Les auteurs