Théâtre de femmes de l’Ancien Régime. XVIIe-XVIIIe siècle
Aurore Evain, Perry Gethner, Henriette Goldwyn (dir.)
Aurore Evain / Perry Gethner / Henriette Goldwyn (dir.), Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, vol. 3, XVIIe-XVIIIe siècle, Saint-Etienne, Publications de l’Université, coll. « La cité des dames » n° 8, 2011, 609 p., 17€.
Revenu en force dans les années 1660, le théâtre féminin se fraie de nouveaux chemins dans les quatre décennies qui chevauchent le changement de siècle. Alors que la Comédie-Française, fondée en 1680 comme théâtre national, commence à accueillir des ouvrages de femmes, les nouvelles générations de dramaturges dialoguent avec les auteurs canoniques ou s’écartent des modèles convenus, tout en participant au ferment idéologique qui annonce l’Âge des Lumières.
Les tragédies de Catherine Bernard explorent l’amitié entre femmes et les obstacles que doit affronter une souveraine compétente, en même temps qu’elles remettent en question l’héroïsme romain et le fanatisme patriotique. Celles de Marie-Anne Barbier discréditent la tyrannie et l’incompétence des chefs masculins en glorifiant le courage et l’habileté politique des femmes fortes, de même que celles de Madeleine-Angélique de Gomez en exaltant la grandeur d’une reine guerrière ou la dignité des princesses captives persécutées. Dans le domaine de la comédie, Mlle Barbier renouvelle l’idéal de l’amour chevaleresque en accordant à la femme le droit de choisir son partenaire, alors que Mme Ulrich se moque du système aristocratique des mariages arrangés, qui ravale l’épouse au rang de commodité. Catherine Durand, enfin, écrivant des saynètes pour des théâtres privés, se libère du code des bienséances pour mettre en scène des situations scandaleuses et présenter des propos subversifs.
Volume broché, format poche, textes en orthographe et ponctuations modernisées. ISBN 978-2-86272-567-3.
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