L’art de la voussure
Alain Mérot
Alain Mérot, "L’art de la voussure", dans Revue de l’Art, année 1998, volume 122, numéro 1, p. 27-37.
Extrait de l’article
Pendant la décennie 1650-1660, le plafond à voussure s’imposa dans les demeures parisiennes ; mais il ne surgit pas de rien. Dans les plafonds plats à compartiments, étudiés ici-même par Nicolas Sainte Fare Garnot, se trouvaient en germe des développements futurs. Les dimensions inégales des emplacements laissés aux pinceaux des peintres (un grand compartiment entouré de quatre plus petits, comme à l’Arsenal) laissaient présager la disposition ultérieure. De plus, le caisson central était souvent placé dans un renfoncement : ainsi au Cabinet de l’Amour de l’hôtel Lambert, où la scène principale (La naissance de l’Amour) était rehaussée par rapport aux quatre épisodes annexes qui faisaient déjà, structurellement et iconographiquement, office de voussure. Enfin, cet effet d’encadrement était accentué par les corniches de menuiserie, avec leurs riches moulurations et leurs sculptures en relief, bordant le sujet central.