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La couleur et la brique : les exemples du Sud-Ouest de la France et de Saint-Germain-en-Laye

Bernard Voinchet

Bernard Voinchet, « La couleur et la brique : les exemples du Sud-Ouest de la France et de Saint-Germain-en-Laye », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, Couleurs de l’architecture, février 2002, [En ligne], mis en ligne le 15 juin 2007. URL : http://crcv.revues.org/document120.html.

Résume de l’article

La brique est le fruit du travail de l’homme, ce qui lui confère un statut singulier, bien différent de celui de la pierre.

Elle peut être très résistante et d’une extrême sophistication. Mais, le plus souvent, faute d’une cuisson parfaitement contrôlée, elle est assez irrégulière voire d’une grande rusticité. Ces imperfections ont souvent suscité de la part des architectes et des maçons la volonté d’améliorer l’aspect et la pérennité des maçonneries de briques. C’est ainsi que dans tous les pays d’argile, la brique fait l’objet d’une multitude de traitements de surface et de recherche de décoration : surfaçages, peintures, enduits protecteurs animés par des briques feintes, etc.

Parallèlement, les belles couleurs de la brique et sa souplesse d’utilisation ont généré une grande variété de mises en œuvre d’autant plus riches que les maîtres maçons ont utilisé de belle manière la polychromie brique et pierre, les jeux subtils des joints dont on sait l’importance qu’ils jouent dans les maçonneries de petit appareil, ou encore les assemblages les plus recherchés.

Quelles soient apparentes, peintes ou totalement feintes, les briques ont partout suscité ce que l’on peut appeler une « culture de l’apparence ».

Extrait de l’article

De retour d’Italie, François Ier demande à Pierre Chambiges de reconstruire le château et de le faire en brique – comme le précise Androuet du Cerceau dans son commentaire des Plus Excellents Bâtiments de France. Á bien y regarder les façades de ce château (fig. 5) sont exceptionnelles dans le sens où elles prennent à contre‑pied tous les traités d’architecture savante jusqu’alors en circulation : en effet, la brique est ici première c’est‑à‑dire utilisée pour tous les éléments structurants : chaînages, pilastres, encadrements, arcs, etc. L’absence d’entretien durant une longue période puis une fâcheuse utilisation post‑révolutionnaire motivent la grande restauration demandée par Napoléon III à Eugène Millet dans les années 1860 ; les façades en seront quelque peu modifiées.

En 1995, le château nécessite à nouveau une restauration ; une étude est alors lancée. Elle met en lumière une importante modification de parti architectural en début de campagne de construction : après quelques contreforts commencés en pierre, la décision est prise de poursuivre le travail en brique sur les autres ouvrages. En 1860, la brique était en bien moins bon état que la pierre. C’est pour cette raison que Millet choisit de restaurer en pierre toutes les zones inférieures des contreforts ; il s’en est suivi la superposition de deux ensembles, l’un en pierre et l’autre en brique.

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