Le Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye
Monique Kitaeff
Kitaeff Monique, « Le Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 77, 1999, p. 73-139.
Extrait de l’article
Après avoir été vanté pour son site, ses jardins étagés en terrasses et ses grottes sans pareilles en France, le Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye, détruit à la fin du XVIIIe siècle, n’est plus aujourd’hui qu’un vague souvenir car il n’a fait l’objet d’aucune véritable étude critique.
En 1895, Charles Normand réunit pour la première fois la documentation concernant ce château et la commente succinctement dans une série d’articles. En 1910, Georges Houdard ajoute quelques documents et propose une chronologie des travaux et une restitution du château et de ses terrasses. Une dizaine d’années plus tard, Léonel de La Tourrasse, conservateur du musée et de la bibliothèque de Saint-Germain, entreprend des fouilles dans l’un des rares vestiges du Château-Neuf, la galerie dorique de la troisième terrasse. Sa monographie n’ajoute rien à l’étude de Houdard, sinon le compte-rendu de ces fouilles.
Bien qu’il s’agisse d’un château royal, les documents sont peu nombreux. Les archives concernant la Maison du Roi ne permettent que de poser quelques rares jalons. Les Comptes des bâtiments du roi sont particulièrement décevants parce qu’ils mentionnent souvent les travaux effectués à Saint-Germain sans distinguer les deux châteaux, et qu’ils font défaut pour les années 1571-1599. Les actes notariés passés par Sully sont beaucoup plus détaillés et précis, mais pour Saint-Germain ils ne commencent qu’en 1603. Deux marchés permettent de dater le début des deux campagnes de construction : février 1557 et avril 1594.