Le donjon de Châtillon-sur-Indre
Christian Corvisier
Corvisier, Christian, "Le donjon de Châtillon-sur-Indre", Bulletin Monumental, tome 168, n° 1, année 2010.
Extrait de l’article
Le donjon sur motte qui demeure le repère majeur du paysage urbain de Châtillon-sur-Indre domine la ville de sa silhouette évocatrice, finalement peu altérée par le temps. Au-delà de cette dimension emblématique et pittoresque, il est un témoin exemplaire de la dernière génération des tours maîtresses castrales qu’il est permis de qualifier de «romanes » , au prix d’une licence de vocabulaire démodée mais commode.
Une oeuvre caractéristique de la seconde moitié du XIIe siècle
La faveur de la forme simplement cylindrique pour les «grosses tours » s’affirma au cours du XIIe siècle, en concurrence avec la forme traditionnelle barlongue, fixée dès avant l’an mil et plus adaptée à l’intégration des espaces résidentiels. Dans la seconde moitié du siècle, quelques grands féodaux, au premier rang desquels le comte de Blois Thibaut V, firent construire à neuf ou réédifier dans nombre de leurs châteaux des tours maîtresses de ce modèle. Dans le seul comté de Blois, peu distant de Châtillon, les imposantes tours comtales, ou sous influence comtale, de Châteaudun, Les Montils, Marchenoir, Châteaurenault, Romorantin, Coulommiers-la-Tour, Fréteval, Gallardon et Mondoubleau exprimaient avec force ce renouveau monumental.