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Les fondements architecturaux du pouvoir princier en France (fin IXe - début XIIIe siècle)

Annie Renoux

Renoux, Annie, "Les fondements architecturaux du pouvoir princier en France (fin IXe - début XIIIe siècle)", dans Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 23e congrès, Brest, 1992, Les princes et le pouvoir au Moyen Age, p. 167-194.

Extrait de l’article

Mon objectif sera double. J’évoquerai brièvement la constitution récente d’un groupe de travail centré sur la question des palais et des résidences princières en France, au Moyen Age, et je développerai plus longuement quelques-uns des axes de recherches qui sont les siens, en me limitant à cette période clef qui va de la fin du IXe au premier tiers du XIIIe siècle et en m’appuyant plus spécifiquement sur de récentes publications archéologiques.
Ce groupement a vu le jour en 1990 dans le cadre du GDR 94, Sociétés et cadres de vie au Moyen Age : approches archéologiques. Sa création est partie d’un constat : le retard de la recherche française en la matière face aux entreprises menées à l’étranger et tout particulièrement en Allemagne où l’on a, sous l’impulsion notamment du Max-Planck Institut filr Geschichte de Gôttingen, amorcé la réalisation d’un répertoire systématique des palais royaux et réalisé des fouilles exceptionnelles portant aussi bien sur des centres dynastiques majeurs que sur des ensembles de moindre envergure, ce qui autorise de fructueuses comparaisons. Un stade de la recherche auquel la France est encore loin de pouvoir prétendre. Hormis quelques entreprises archéologiques pionnières, on s’y est longtemps contenté d’approches ponctuelles et partielles appuyées sur de trop sommaires analyses de la documentation traditionnelle, écrite et architecturale, ce qui a donné du phénomène une vision par trop rigide et simplificatrice. Et le renouveau dans ce domaine des centres aristocratiques a essentiellement porté sur les complexes ruraux "en terre" de la petite et moyenne aristocratie. Les fouilles réalisées durant ces quinze dernières années sur de grands sites princiers, tant laïcs qu’ecclésiastiques, et la publication simultanée de recherches archivistiques et monumentales autorisent à relancer la question dans le cadre d’une problématique à la fois élargie et mieux définie. Le groupe évoqué se propose simplement d’orienter et de coordonner ces efforts en mettant sur pied des entreprises concrètes conçues dans une optique qui concilie, autant que faire se peut, apports historiques et archéologiques et étend l’enquête à tous les types de séjours de la haute aristocratie (princes, rois, évêques, abbés) ; les uns et les autres obéissant à des règles architecturales voisines.

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