Les projets de Jacques Gondoin : première réponse aux rêves versaillais de Napoléon
Emilie Biraud
Émilie Biraud, « Les projets de Jacques Gondoin : première réponse aux rêves versaillais de Napoléon », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], Articles et études, mis en ligne le 16 septembre 2010. URL : http://crcv.revues.org/10336 ; DOI : 10.4000/crcv.10336
Résumé
Résultats de la première commande faite par Napoléon Ier pour le château de Versailles, les projets réalisés par l’architecte Jacques Gondoin furent les plus complets parmi tous ceux proposés à l’Empereur entre 1806 et 1811, puisqu’ils englobaient l’ensemble du domaine versaillais. Étudié précédemment aux côtés des propositions de Pierre-François-Léonard Fontaine et d’Alexandre Dufour, dans des publications consacrées au projet de Napoléon de faire du palais des rois de France sa propre résidence, le travail de Gondoin est ici l’objet d’un nouvel intérêt, suscité par la récente authentification des devis de l’architecte, au sein du Service des Archives du château de Versailles. L’examen de cette nouvelle source permet de compléter les informations fournies par les autres documents, notamment les plans conservés à Versailles et aux Archives nationales, et les élévations appartenant à une collection privée. À travers l’analyse des projets conçus pour les appartements de l’Empereur, sont ainsi révélées les données inédites que recèlent les devis. L’attention est principalement portée sur l’appartement habituel de l’Empereur, qui devait prendre place au rez-de-chaussée et présenter un décor complètement renouvelé – au détriment de chefs-d’œuvre de l’art décoratif du XVIIIe siècle. Outre le détail des interventions prévues dans chacune des pièces, le douzième des cinquante-trois volumes de devis, consacré à cet appartement impérial, renferme deux dessins de plafonds projetant de manière relativement précise tant leur décor architectural, que la composition des tableaux qui devaient les orner. Non réalisés, les projets de Gondoin servirent toutefois de référence à ses confrères Fontaine et Dufour, lorsqu’ils durent à leur tour imaginer la conversion du château de Versailles en résidence napoléonienne, jamais concrétisée.