Nouvelles observations sur Chambord
Jean-Marie Pérouse de Montclos
Jean-Marie Pérouse de Montclos, "Nouvelles observations sur Chambord", dans Revue de l’Art, année 1993, volume 102, numéro 102, p. 43-47.
Extrait de l’article
Lors de deux colloques du Centre de la Renaissance de Tours, nous avons, incidemment, abordé la question du château de Chambord. Dans nos communications, qui n’avaient pas directement ce château pour sujet, nous avons présenté des éléments d’une restitution qui diffère sensiblement de celle proposée dans le magistral exposé sur Chambord présenté par Jean Martin-Demézil au Congrès archéologique de 1981. Il nous a paru nécessaire de rassembler ici les éléments de notre argumentation.
Pour la première fois dans l’histoire de Chambord, l’article de Jean Mattin-Demézil présentait toutes les sources connues et les organisait dans la durée, allant de la forteresse médiévale aux dernières restaurations. D’une chronologie, que seule la découverte de nouveaux documents pourrait désormais modifier, retenons l’essentiel : le chantier est ouvert en 1519, mais languit du fait des difficultés financières. La reprise des travaux en 1527, après le retour de captivité du roi François, a été si décisive que l’on a cru longtemps que cette date marquait le début des travaux. Les observations archéologiques de Jean Martin-Demézil ont permis d’établir un fait essentiel : le projet de 1519 ne comprenait qu’un logis clé plan centré et une enceinte rectangulaire ; à partir de 1527, des corps de bâtiment se sont développés le long de l’enceinte et le logis primitif a pris le nom de donjon, qu’il a conservé depuis. La date de 1533, lue sur la lanterne sommitale de l’escalier, marque sans doute la fin des travaux du gros-œuvre.