Extrait de l’article

Aucun architecte de son temps, hormis Franque, n’eut une clientèle plus nombreuse et plus riche que la sienne ». En soulignant l’importance d’Antoine-Mathieu Le Carpentier (1709-1773), l’un des architectes les plus appréciés par les grands financiers de la fin du règne de Louis XV, Michel Gallet nous rappelle aussi que ses réalisations restent aujourd’hui mal connues. Dans un récent article consacré à ses rapports avec les sculpteurs, Vincent Droguet a pu constater à son tour que l’œuvre de Le Carpentier était « presque totalement anéanti ». La disparition de ses principales créations rend donc d’autant plus précieuse la découverte en Normandie d’un château ayant jusqu’à présent échappé à l’attention de ses biographes et qui se signale par la qualité de sa conservation. Il n’a en effet été l’objet que de transformations ponctuelles et, si le mobilier a été récemment dispersé, les boiseries et les autres décors muraux dessinés par l’architecte sont encore en place. L’ensemble du chantier est, de plus, renseigné par un riche ensemble de correspondances, de mémoires et de comptes. Il est ainsi possible non seulement de retracer le déroulement des travaux, mais aussi d’appréhender les volontés d’Antoine-Mathieu Le Carpentier, qui livra là une de ses dernières œuvres.

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