Extrait de l’article

D’importants travaux d’amélioration et de mise en conformité des réseaux et des équipements techniques du château de Versailles ont été récemment effectués. Particulièrement dans les appartements de la Reine, du Dauphin et de la Dauphine, où il a été nécessaire de procéder à la dépose des lambris et des parquets, de même qu’au creusement de tranchées pour gaines techniques en sous-sol. S’étant ainsi trouvés mis à nu, les murs et les sols ont révélé maints témoignages des multiples remaniements pratiqués en ces lieux au fil des temps : reprises de maçonneries, traces de conduits de cheminées supprimées, fragments ou esquisses de décors sur les parois, débris ornementaux jetés pêle-mêle au XVIIIe siècle dans des couches de gravats ou de remblais, et massifs de maçonneries témoins des premiers travaux de Louis XIV. La mise au jour de certains massifs de maçonnerie était prévisible. Par exemple, celle du mur d’escarpe qui avait été construit vers 1662 dans les fossés alentour du pavillon sud-ouest du petit château de Louis XIII. Ce mur retrouvé sous la seconde antichambre et la chambre du Dauphin avait partiellement conservé son parement de briques à chaînages de pierre sur une dizaine de mètres de long. D’autres vestiges, dont l’existence était plus hypothétique, sont venus témoigner des premières phases de la construction du Château-Neuf de Louis XIV. Ainsi sous le parquet de la seconde antichambre du Dauphin, où sont apparus les restes arasés d’un porche carrossable qui, selon le premier projet du Château-Neuf, devait permettre aux carrosses royaux d’aller et venir entre l’avant-cour et les jardins, en passant par les cours intérieures et en traversant d’anciens pavillons du château de Louis XIII, précisément réagencés en porches.