À propos de quelques pièces de verrerie et de faïence, découvertes en 2014 dans la fosse d’aisances du troisième pavillon du Levant, à Marly
Marie-Laure de Rochebrune
Marie-Laure de Rochebrune, "À propos de quelques pièces de verrerie et de faïence, découvertes en 2014 dans la fosse d’aisances du troisième pavillon du Levant, à Marly", dans A. Heitzmann (dir.), 25 années d’archéologie royale (1990-2015), Versailles, CRCV, 2019.
Extrait de l’article
Le troisième pavillon du Levant à Marly était situé au nord-est du Pavillon royal. Les fouilles menées à son emplacement en 2014 ont livré des pièces de verrerie et de faïence d’un grand intérêt. Les pièces de verrerie sont toutes datables du XVIIIe siècle. Parmi elles, on distingue deux verres à jambe au calice alvéolé, soufflées en France à partir de la fin des années 1720 dans un verre très léger qui s’imposa au moment du déclin du verre de Venise. Les archéologues ont également mis au jour deux gobelets à eau, soufflés dans un verre plus épais. Ces objets, datables des années 1760-1770, tendaient à copier les productions contemporaines à la façon de Bohême ou d’Angleterre, alors très à la mode. Parmi les six pièces de faïence, on peut mentionner une pièce particulièrement intéressante : un grand plat rond, à décor chinois, fabriqué à Delft, à la manufacture du Pot de métal, à l’époque de la direction de Lambertus Cleffius. Les deux aiguières casque, dont la forme est d’origine rouennaise, sont probablement datables de la fin du XVIIe siècle. Elles portent pour l’une un décor de lambrequins d’inspiration rouennaise et pour l’autre un décor chinois en camaïeu bleu. La découverte du pot de chambre circulaire qui porte la marque de Marly, écrite en entier, est d’un grand intérêt en raison de sa rareté. Il fait sans doute partie des livraisons rouennaises, effectuées en 1781, qui comprenaient en effet des pots de chambre circulaires et ovales.