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Emblématique et histoire de l’art

Francis Salet

Francis Salet, "Emblématique et histoire de l’art", dans Revue de l’Art, année 1990, volume 87, numéro 1, p. 13 - 28.

Extrait de l’article

L’emblématique, une science qui n’est pas nouvelle puisqu’elle suscita jadis le zèle de l’érudit comme la curiosité de l’honnête homme, une science qui fut pourtant de la part des savants, nos aînés immédiats — sauf quelques-uns, bien peu nombreux mais de grand mérite — objet de désintérêt, d’ignorance, voire de mépris en ce qui concerne ce qu’elle présente de plus éloquent, l’héraldique, ou même objet d’un étrange et complet oubli en ce qui touche les autres disciplines emblématiques.

Car il ne s’agit pas d’une science, mais de plusieurs, liées l’une à l’autre, concourant au même but et proposant un faisceau de renseignements qui se complètent et se confortent mutuellement. C’est dire qu’elles doivent être aujourd’hui appréhendées par le chercheur de façon globale : les héraldistes ne peuvent pas — ils le savent d’ailleurs — ignorer la sigillographie, fondement le plus assuré de leur propre savoir, non plus que la vexillographie, qui le complète souvent, non plus que l’art de la médaille, qui ajoute à leurs connaissances, non plus surtout que les compléments du blason, dont les enseignements ne sont pas négligeables encore qu’ils aient été trop longtemps négligés.

Cet ensemble qui constitue l’emblématique, à laquelle j’ai tenté naguère de rendre son nom à défaut de son éclat d’autrefois, se trouve désormais pratiquée par d’excellents savants qui en maîtrisent toutes les données, en observent tous les aspects pour livrer toutes les conclusions que l’on peut tirer de telles investigations. Aussi n’ai-je pas l’intention de faire la leçon à qui¬conque en soulevant les problèmes, en formulant les principes, en définissant les exigences de la méthode. Je voudrais seulement, dans le cadre du XVe siècle, sans m’interdire des incursions dans les XIIIe et XIVe, ainsi que dans le XVIe siècles, énumérer quelques exemples probants de nature à montrer i ceux qui ne pratiquent pas — ou pas encore ? — l’emblématique ce que l’histoire de l’art est en droit d’en attendre. Par là je serai, à l’occasion, contraint de dénoncer les erreurs souvent funestes nées de connaissances insuffisantes en la matière. Elles ont parfois conduit l’histoire de l’art dans l’impasse.

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