Fascis cum sideribus II, les devises du cardinal Mazarin
Yvan Loskoutoff
Loskoutoff, Yvan, "Fascis cum sideribus II, les devises du cardinal Mazarin", dans Journal des savants, 2003, n° 1, p. 169-232.
Extrait du texte
Commençons par contempler le frontispice exécuté par Claude Mellan pour une thèse dédiée à Mazarin en 1646. Son éloge, inscrit dans le marbre, y est déchiffré par Apollon devant l’assemblée des muses. Ayant laissé leurs attributs usuels sur le sol, les unes tiennent un volume au chiffre du dédicataire, d’autres ses armoiries ou sa devise, d’autres enfin en brodent plusieurs sur une étoffe. Le Parnasse s’est métamorphosé en ouvroir où tous les travaux concourent à la gloire figurée du maître. La poésie suprême réside en la devise. Madeleine Laurain-Portemer remarquait, évoquant l’allégorie et son succès auprès du cardinal : « Elle intervient notamment sous la forme des devises si en vogue dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles, et que Mazarin passe pour avoir beaucoup prisées ». Le plus évident témoignage revient au P. Menestrier S.J. qui place directement sous cette protection le renouveau que connut le genre : « Monsieur le Cardinal se plaisoit aux Devises, il avoit apporté ce goust et cette inclination de son païs ».