L’atelier parisien de Bernard Palissy
Bruno Dufay, Yves de Kisch et al.
Bruno Dufay, Yves de Kisch, Pierre-Jean Trombetta, Dominique Poulain, Yves Roumégoux, "L’atelier parisien de Bernard Palissy", dans Revue de l’Art, 1987, n° 1, p. 33-60.
Extrait de l’article
Bientôt quatre siècles auront passé depuis que Bernard Palissy s’est éteint « aux cachots de la Bastille ». C’est en effet à l’année 1590 que son ami Pierre de TEstoile écrit, en son Journal : « En ce mesme an mourut aux cachots de la Bastille de Bussi maistre Bernard Palissy, prisonnier pour la religion, aagé de quatre vints ans ; et mourut de misère, nécessité et mauvais traitement ».
Conclusion presque naturelle à une vie qui fut si largement de combat et de souffrance que la protection d’un connétable de France, puis d’une reine, y apparaît comme un entracte, voire une anomalie. De la Conciergerie de Bordeaux à l’exil sedanais, de la véritable « guerre du feu » livrée à la poursuite de l’émail, aux disputes et scandales familiaux l’existence de Palissy n’est guère celle d’un artiste de cour, favori des grands et pensionné des rois. L’image d’Épinal que nous ont léguée nos livres d’école, celle d’un fou de génie qui brûle jusqu’à ses meubles pour découvrir enfin le secret de fabrication de vaisselles merveilleuses, recouvre donc, dans sa simplification, une part de vérité.