La littérature et les médailles
Josèphe Jacquiot
J. Jacquiot, "La littérature et les médailles", dans Cahiers de l’Association internationale des études francaises, 1972, n° 1, p. 201-213.
Extrait de l’article
Tenter de montrer les rapports qui existent entre la littérature et les médailles au XVIIe siècle pourrait paraître présomptueux, ou purement imaginaire, si la médaille n’avait pas eu, dès son origine, cette faculté d’être un des rares monuments qui exprimaient les rapports qui l’unissaient aux autres aspects de l’époque dont elle commémorait les événements. La synthèse de ces rapports, qui pouvaient être à la fois d’ordre artistique, politique, social et littéraire, constituait la devise.
Chaque devise était faite d’une légende, qui exprimait la pensée créatrice de la forme, c’est-à-dire de l’allégorie. Aucune des devises de médailles au xvne siècle n’a été empruntée à des iconologies, telles que celles de Césare Ripa, de J. Pierre Valerian, de Baudoin ou du Père Ménestrier. L’œuvre de composition des devises était confiée à des érudits, gens de lettres et historiographes, à cause du rôle conféré à ces pièces qui n’ont jamais revêtu un caractère de gratuité, mais qui furent toujours des monuments au service de l’État, ou au service d’intérêts particuliers. Ce fut la raison pour laquelle les médailles s’affirmèrent comme le mode d’expression le plus complet et le plus vrai, celui que Antoine de Rascas, sieur de Bagarris, considérait comme « le plus parfait pour contenir, pour publier et pour éterniser les gloires et mémoires des Grands Princes » ...