Le maître et son élève. Claude Ballin et Nicolas Delaunay orfèvres de Louis XIV
Michèle Bimbenet-Privat
Bimbenet-Privat, Michèle, "Le maître et son élève. Claude Ballin et Nicolas Delaunay orfèvres de Louis XIV", dans Bibliothèque de l’école des chartes, 2003, tome 161, livraison 1, p, 221-239.
Extrait de l’article
La destruction massive de l’orfèvrerie française du XVIIe siècle, conséquence des deux grandes fontes ordonnées par Louis XIV en 1689 et 1709, ne nous permet pas d’évaluer précisément l’importance de l’orfèvrerie parisienne au sein des arts du Grand Siècle, de mesurer la célébrité qu’ont connue les orfèvres du roi et l’influence qu’ils ont pu exercer sur leurs contemporains, en France comme à l’étranger. Aux plus belles années des Gobelins et de la Galerie du Louvre, de 1668 à 1689, quand les commandes royales atteignaient leur paroxysme, la renommée des orfèvres royaux a été immense. La correspondance échangée à la fin du siècle entre l’architecte suédois Nicodème Tessin et son compatriote, le diplomate Daniel Cronström, offre ainsi plus d’un exemple de l’estime dont jouissent les titulaires des ateliers royaux, même après les grandes fontes de 1690. Le grand Claude Ballin, mort depuis quinze ans, y fait figure de créateur héroïque et presque mythique : « Baslin, c’est tout dire, et vous sçavez ce qu’il estoit », écrit Cronström. Quant aux orfèvres en activité, les deux Suédois ont établi entre eux une subtile échelle de valeur : ainsi, rien de commun entre Jean-François Cousinet, « fort habil orfeuvre », et le célèbre Nicolas Delaunay, « un des beaux génies que la France ait produit ».
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