Les deux girandoles d’or de Louis XV par Thomas Germain, chefs-d’oeuvre du Rococo
Peter Fuhring
Peter Fuhring, "Les deux girandoles d’or de Louis XV par Thomas Germain, chefs-d’oeuvre du Rococo", dans Revue de l’Art, année 1992, volume 95, numéro 95, p. 52-60.
Extrait de l’article
L’établissement d’un rapport entre un objet et un document d’archives prend depuis le milieu du dix-neuvième siècle une grande place dans les recherches des historiens de l’art. Malgré tout, des erreurs d’identification persistent et peuvent avoir la vie dure : elles résultent généralement d’une lecture défectueuse des documents d’archives et du désir de les mettre en rapport avec l’objet bien que la description ne corresponde pas tout à fait à l’œuvre.
La mise en rapport de la description et de l’image est d’autant plus délicate que l’œuvre n’existe plus ce qui est souvent le cas dans le domaine de l’orfèvrerie : une partie considérable des grands services parisiens a disparu et probablement la totalité de la vaisselle d’or de Louis XV. On sait que Louis XIV avait fait fondre la totalité de sa vaisselle d’or à l’exception d’une grande nef d’or pesant environ vingt-six kilos. Après son sacre, Louis XV commence à reconstituer petit à petit une vaisselle d’or destinée au grand couvert. La première livraison débuta en 1724 avec un cadenas d’or de deux kilos par Nicolas Delaunay et la dernière en 1769 par quatre assiettes d’or de Jacques Roettiers. Parmi les pièces les plus importantes se trouvait une paire de girandoles d’or, exécutée par Thomas Germain pour Louis XV et livrée en 1748, dont Verlet disait qu’il était regrettable que cet ouvrage, considéré comme le chef-d’œuvre de cet orfèvre, ait disparu sans qu’on en connaisse aujourd’hui même un dessin exact .