Poutres et solives peintes. Le plafond « à la française »
Alexandre Gady
Gady, Alexandre, "Poutres et solives peintes. Le plafond « à la française »", dans Revue de l’Art, année 1998, volume 122, numéro 1 p. 9-20.
Extrait de l’article
Moins prestigieux que le plafond à l’italienne, qui peut développer des « histoires » dans un cadre de stuc, le plafond à poutres et solives peintes, appelé aussi plafond à la française, n’a pas encore fait l’objet d’études approfondies. Sans doute le sujet n’est-il guère aisé : difficulté d’accès à la plupart des plafonds conservés, datations mal établies, artistes peu connus ou inconnus, motifs ornementaux à caractère répétitif multiplient comme à plaisir les obstacles. Les auteurs anciens n’en parlent jamais : à leur silence fait écho celui des historiens de l’art, plus intéressés par le grand décor. De brèves mentions, des descriptions sommaires tiennent trop souvent lieu de bibliographie. En fait, depuis l’ouvrage fondateur de J.-P. Babelon, on s’est peu intéressé à ce type de décor. Il s’agit pourtant d’un objet d’étude récent : les mises au jour de plafonds à poutres et solives peintes se sont en effet succédées depuis quarante ans, mais combien pouvait-on en admirer au début de notre siècle ? Alfred de Champeaux, dans son classique L’Art décoratif dans le vieux Paris, publié en 1898, n’en mentionne aucun.
Il n’était donc pas pensable d’écarter d’une étude générale sur les plafonds peints de Paris au XVIIe siècle un type de décor qui en a constitué et en constitue toujours le plus important ensemble numérique : la capitale conserve aujourd’hui près de quatre-vingts plafonds à la française, si l’on tient compte des découvertes les plus récentes.