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Les occupants du premier étage de l’aile du Midi à Versailles sous Louis XIV

Jean-Jacques Gautier

Gautier, Jean-Jacques. Les occupants du premier étage de l’aile du Midi à Versailles sous Louis XIV, Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 14, 2011, p. 63-92.

Extrait de l’article

À partir de 1678, l’intervention de Jules Hardouin-Mansart modifie fondamentalement l’édifice de Louis Le Vau. Parmi ses travaux d’une ampleur considérable, la construction de l’aile du Midi s’inscrit dans le dessein de Louis XIV, qui doit faire de Versailles la capitale politique du royaume, et du château sa résidence première. Plus qu’une modification architecturale, c’est toute une vision de l’usage de la maison royale qui se trouve ainsi impliquée (à toutes fins utiles, on trouvera une généalogie de la famille royale en fin d’article, en p. 91). De ce grand dessein politique de la monarchie, la façade sur jardin en reste l’accomplissement. Extraordinairement, l’amplification et l’adaptation des éléments du château de Louis Le Vau, résidence occasionnelle vouée aux fêtes, réussirent à donner une échelle étatique au bâtiment, malgré une élévation à terrasse et limitée par un second étage en attique. Et c’est ce qui fit et fait encore toute l’originalité de la formule architecturale de Versailles.

La grande aile

Si l’on veut se représenter cette façade telle qu’elle était entre environ 1680 et 1686, après les modifications d’Hardouin-Mansart, on a symboliquement une juste idée de l’importance de l’aile du Midi : imaginons au corps central la terrasse de Le Vau comblée par une façade continue et rythmée par un avant-corps de six colonnes, ayant perdu presque tous ses bas-reliefs ornementaux pour faire place aux cintres des fenêtres, mais surtout cette nouvelle construction dénommée dans les Comptes des Bâtiments du roi : « aisle neuve », « aisle du Midy » ou encore « grande aisle ». Excroissance qui déséquilibre l’ensemble avant l’édification de son symétrique, mais qui donne l’échelle de la vision du roi pour ce qui devient sa principale résidence. Elle anticipe la configuration nouvelle du parterre du Midi, qui est encore dans son état de parterre de fleurs ou de l’Amour, ainsi que la reconstruction de l’Orangerie par Hardouin-Mansart.

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