Sous le plafond de l’antichambre des Nobles de la Reine
Christian Baulez
Baulez, Christian. Sous le plafond de l’antichambre des Nobles de la Reine, Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 19, 2016, p. 71-86.
Extrait de l’article
Symétrique et égal en magnificence au Grand Appartement de Louis XIV, l’appartement de la Reine à Versailles s’en distinguait cependant par un moindre nombre de pièces, à cause de l’emprise de la chapelle de 1672. La nouvelle chapelle qui lui fut substituée en 1678 permit de gagner une pièce et de faire de l’ancienne salle des gardes consacrée à Mars une première antichambre qui servit au Grand Couvert. La seconde antichambre dédiée à Mercure fut promue au rang de grand cabinet de la Reine, précédant sa chambre à coucher, vouée à Apollon. À partir de 1704, le salon de la Paix fit office de salon des Jeux.
Cette extension de l’appartement de la Reine vers la Grande Galerie ne régla jamais l’ambiguïté de son salon de Mercure, considéré selon les époques ou les circonstances comme un grand cabinet ou une seconde antichambre. L’autorité de Marie-Antoinette fit évoluer cet état de choses en se faisant établir un véritable appartement intérieur tendant à faire de son appartement un Grand Appartement identique à celui du roi. Ainsi, grâce à la création d’un « grand cabinet intérieur » dans son appartement privé, ce qui avait été le grand cabinet de Marie Leszczynska tendit à redevenir une seconde antichambre, dite cabinet d’audience. Après sa redécoration en 1785, il fut qualifié de cabinet des Nobles ou de salon des Nobles et enfin, pour mettre tout le monde d’accord, d’antichambre des Nobles.