Versailles, la salle de compagnie de la comtesse de Toulouse, première antichambre de Madame Victoire
Jean-Claude Le Guillou
Le Guillou, Jean-Claude. Versailles, la salle de compagnie de la comtesse de Toulouse, première antichambre de Madame Victoire, Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 18, 2015, p. 147-158.
Extrait de l’article
En décembre 1749, Louis XV accordait à la marquise de Pompadour un bel appartement situé au rez-de-chaussée du château, au-dessous des salons de Vénus, de Diane et de Mars. Elle y remplacerait le duc et la duchesse de Penthièvre, que le roi relogerait juste à côté, sous les salons de Mercure, d’Apollon, de la Guerre, et d’une partie de la Grande Galerie. Le duc et la duchesse n’y perdaient pas au change ; mais comme l’appartement qu’ils obtenaient était celui de leur mère et belle-mère, la comtesse de Toulouse, il fallait que celle-ci se replie. Elle trouva refuge à leur suite, dans deux pièces contiguës sous la Grande Galerie. L’une était déjà son cabinet intérieur, qu’elle conservait, l’autre était une salle à manger reprise au capitaine des gardes du roi.
1750, l’antichambre de la comtesse de Toulouse
La salle à manger du capitaine des gardes, qui allait devenir antichambre de la comtesse de Toulouse, n’avait été jusque-là qu’une pièce très inconfortable. Créée en 1739 en retranchant deux travées de la Galerie basse, elle n’avait coûté que la construction d’une mince cloison pour la séparer du reste de la galerie, et la pose de croisées afin de calfeutrer les deux arcades ouvertes vers les jardins. On n’y avait placé ni cheminée, ni poêle, et toutes les dispositions originelles de la galerie avaient été conservées : la voûte en pierre de taille, les gros piliers et la composition ornementale du mur du fond, avec niche et trophées sculptés dans la pierre.