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Conserver ou transformer ? La replantation des jardins de Versailles à la fin du XVIIIe siècle

Gabrielle Boreau de Roincé

Boreau de Roincé, Gabrielle. Conserver ou transformer ? La replantation des jardins de Versailles à la fin du XVIIIe siècle, Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 19, 2016, p. 215-234.

Extrait de l’article

Vaste opération qui dure environ quatre ans, la replantation des jardins de Versailles a été couramment mais brièvement traitée dans tous les ouvrages concernant Versailles au XVIIIe siècle. Saluée par Pierre Verlet comme un « acte de courage » , elle compte parmi les premières décisions du règne de Louis XVI. Plus qu’un simple parti pris architectural et technique, c’est à la fois un enjeu politique, même réduit, mais surtout une entreprise artistique que déclenchent le roi et son directeur général des Bâtiments, le comte d’Angiviller. Dans ce choix s’inscrit en filigrane le devenir du jardin à la française. Détruire, conserver, transformer, tous les choix s’offrent alors aux décideurs, et le parti pris engage pour toujours le sort de Versailles. Cette première replantation fixe en effet le dessin du jardin, dont l’art est par essence éphémère, et, en le muséifiant, le fige justement en une forme définitive. Sans être un choix facile, cette décision était devenue obligatoire, pour plusieurs raisons, tant techniques que financières ou artistiques. Ces quatre années de replantation peuvent aujourd’hui être assez bien connues, grâce surtout aux documents de la Maison du roi et aux plans détaillés conservés aux Archives nationales. Mettant en scène plusieurs acteurs au fil des différentes étapes, elles s’achèvent dans une contradiction architecturale mettant en face la conservation des vues de Louis XIV et une simplification qui enlève à la finesse des jardins à la française ses détails et sa raison d’être.

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