Extrait de l’article

Il est des fréquentations qui ne laissent pas de nous confondre par les surprises qu’elles peuvent dévoiler. On croit, à tort, pouvoir commodément les classer en fonction des plaisirs qu’elles promettent ou qu’on espère pouvoir en tirer, mais il en est sans doute des auteurs comme il en est de nos amis : bienheureux celui qui sait aller vers eux sans préjugés, sa surprise ne sera que plus réelle et l’agrément de son commerce que plus véritable. Saint-Simon ne saurait échapper à ce constat. L’homme de cour comme le mémorialiste, le pourfendeur comme le détracteur, le peintre comme le metteur en scène, ne cessent de nous étonner par la richesse des informations que leur lecture peut révéler. Les jardins, en dépit de quelques apparences trompeuses, ne sauraient échapper à la règle.

Pour l’historien des jardins qui s’attache au savoir-faire de dynasties de jardiniers et à leur travail dans l’ombre des allées du pouvoir, les grandes sources semblent bien exclusivement la fréquentation longue et silencieuse des minutiers et l’usage infiniment répété des indispensables « bibles » en la matière que sont les CBR ou Comptes des Bâtiments du Roi et les Mélanges Colbert, du moins pour toute la partie qui couvre la création ou la rénovation des grands jardins royaux, ceux de Versailles en particulier.

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