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Les Prévost, peintres de fleurs : des jardins de La Celle-Saint-Cloud à l’expédition La Pérouse en passant par Trianon

Gabriela Lamy

Gabriela Lamy, « Les Prévost, peintres de fleurs : des jardins de La Celle-Saint-Cloud à l’expédition La Pérouse en passant par Trianon », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, Articles et études, 2017.

Extrait de l’article

Introduction

Dans le cadre de recherches sur la composition du jardin botanique de Louis XV au Petit Trianon, la consultation d’une remarquable collection de dessins de plantes, l’Horti Cellensis Plantarum Icones, « distribuées par classes, par genres et par espèces, suivant l’ordre observé au Jardin des Plantes du Roy à Trianon »,réalisée de 1763 à 1768, a été l’élément déclencheur d’une étude sur des peintres de fleurs connus jusqu’ici de manière distincte : « les frères Prévost », dessinateurs de l’Horti Cellensis…, « les Prévost oncle et neveu », membres de l’expédition La Pérouse, « Jean-Louis Prévost » connu pour ses délicats tableaux de fleurs, et « Pedro Prevost », jardinier français entré au service de la duchesse de Osuna (1750-1834) en 1795 au jardin du Capricho de Madrid, présumé être apparenté à « los dos hermanos Prevost, pintores, que pintaban flores y frutas ». À partir de nouvelles recherches effectuées aux Archives nationales, aux archives départementales du Val-d’Oise, au département des Estampes de la Bibliothèque nationale de France et à la bibliothèque centrale du Muséum national d’histoire naturelle, une première étude chronologique des parcours professionnels de chacun de ces peintres de fleurs permet de situer leurs réalisations, issues de la curiosité scientifique et artistique de leurs puissants commanditaires.

Les frères Prévost aux jardins du château de La Celle-Saint-Cloud

L’histoire du petit château de La Celle-Saint-Cloud près de Versailles a retenu principalement le souvenir des passages de Louis XIV en 1695, de Louis XV en 1748, et à partir de 1772 des trois enfants royaux, le Dauphin, futur Louis XVI, le comte de Provence et le comte d’Artois, son propriétaire étant leur gouverneur, le duc de La Vauguyon (1746-1828). Mais, en 1763, et jusqu’en 1772, il appartenait encore au fermier général Jacques-Jérémie Roussel (1712-1776), qui l’avait acquis en 1750 auprès de Mme de Pompadour. Et ses jardins, comme l’illustrent les dessins de plantes de l’Horti Cellensis, véritable herbier peint, témoignaient de l’engouement, à l’image du pouvoir royal, d’une élite bourgeoise issue de la finance pour la botanique et l’horticulture.

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