Aimer ou haïr Madame de Genlis ?
Marie-Emmanuelle Plagnol-Dieval
Plagnol-Dieval, Marie-Emmanuelle, "Aimer ou haïr Madame de Genlis ?", dans MORTIER Roland, HASQUIN Hervé, éd, "Portraits de femmes", in Etudes sur le XVIIIe siècle, Volume XXVIII, Editions de l’Université de Bruxelles, 2000.
Extrait de l’article
En son temps, l’oeuvre de Madame de Genlis ne laissa personne indifférent, comme le montrent les traductions, les rééditions et les multiples échos critiques abondants jusqu’au milieu du XIXe siècle. La bibliographie Memini comporte près de mille titres, dont une importante section intitulée « lue par ses contemporains» voulue «comme un compte rendu holographique de la fortune critique d’un auteur». A travers tous ces textes, y compris les libelles suscités par la vie privée et les agissements politiques de Madame de Genlis se dessinent le portrait et la caricature d’une femme de lettres et d’action au tournant des Lumières, ainsi que les attentes et les réticences de la critique professionnelle devant ce que l’un d’eux appelle un «phénomène». Madame de Genlis par la variété de ses actions, de femme, de mère, de maîtresse, de gouverneur, comme par la masse et la diversité de sa production livresque fait éclater l’image naissante de la femme de lettres.