Amitié et générosité dans L’Astrée d’Honoré d’Urfé et Francion de Charles Sorel
Éric Méchoulan
Méchoulan, Éric, "Amitié et générosité dans L’Astrée d’Honoré d’Urfé et Francion de Charles Sorel", Tangence, n° 66, 2001, p. 22-35
Extrait de l’article
Depuis les monumentales figures de Montaigne et de La Boétie, l’amitié paraît prise dans le vis-à-vis vertigineux de l’alter ego, de l’autre moi-même. En regard des autres façonnements des relations sociales, ce lien si fort donne un tour involontairement exclusif aux rapports entre les êtres. Or, cette idylle amicale est loin de constituer la forme usuelle au tournant des XVIe et XVIIe siècles. L’amitié apparaît plutôt comme le lien social par excellence: non le monopole d’un face à face, mais les multiples réciprocités dans lesquelles les sujets sont engagés, s’ils participent d’une même communauté. Avant de régir une affection démesurée et privée, l’amitié se présente sous la figure politique de la mesure publique.
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