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De la source d’Aréthuse à la rivière de Lignon : transposition du roman pastoral à la Renaissance et imaginaire de l’eau dans L’Astrée d’Honoré d’Urfé

Jean-Brice Rolland

Jean-Brice Rolland, "De la source d’Aréthuse à la rivière de Lignon : transposition du roman pastoral à la Renaissance et imaginaire de l’eau dans L’Astrée d’Honoré d’Urfé", dans Dix-septième siècle, année 2003, volume 4, numéro 221, p. 659-674.

Extrait de l’article

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La transposition du cadre pastoral de l’Arcadie dans une autre région du monde est une pratique bien établie à la fin de la Renaissance. Avant L’Astrée, La Pyrénée de F. de Belleforest avait élu pour cadre le massif du même nom et la Diana de J. de Montemayor, œuvre-phare du roman européen qui inspira au baron de Chateaumorand un prélude intitulé Le Sireine, situait ses histoires au bord de la rivière Ezla. Il est donc admis à l’époque où H. d’Urfé entreprend L’Astrée qu’un roman pastoral puisse être inscrit dans un autre espace que le monde de l’Arcadie. H. d’Urfé n’a, en soi, pas à s’en expliquer. L’insistance dont il fait preuve dans l’épître qu’on a citée vient par conséquent du renouvellement de la conception même de la pastorale dont il a conscience d’accompagner le transfert géographique auquel il procède. En faisant de l’ « onde de Lignon » une nouvelle « source d’Hippocrène », l’auteur s’engage avant tout à rénover une tradition poétique.

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