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Histoires universelles et variations sur deux figures du pouvoir. Alexandre et César dans l’"Histoire ancienne jusqu’à César", "Renart le Contrefait" et le "Livre de la Mutacion de Fortune" de Christine de Pizan

Catherine Gaullier-Bougassas

Gaullier-Bougassas, Catherine, « Histoires universelles et variations sur deux figures du pouvoir. Alexandre et César dans l’"Histoire ancienne jusqu’à César", "Renart le Contrefait" et le "Livre de la Mutacion de Fortune" de Christine de Pizan », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 14 spécial | 2007, 7-28.

Extrait de l’article

Grâce à l’auteur de l’Histoire ancienne jusqu’à César, au tout début du XIIIe siècle, le genre de l’histoire universelle fait son entrée dans l’espace littéraire en langue française et pour la première fois, en dépit de l’inachèvement de l’œuvre, les figures d’Alexandre le Grand et de César s’inscrivent dans un même et vaste continuum historique en prose, qui part de la création du monde et s’interrompt brutalement au cœur du récit de la guerre des Gaules. Parmi toutes les compilations ultérieures dans lesquelles on retrouve Alexandre et César, j’ai retenu deux ouvrages du XIVe siècle et du tout début du XVe siècle qui s’approprient le modèle de l’histoire universelle pour le renouveler selon des orientations très différentes : Renart le Contrefait d’un clerc troyen anonyme et le Livre de la Mutacion de Fortune de Christine de Pizan. En dépit des nombreux éléments qui pouvaient appeler des rapprochements entre Alexandre et César – l’orgueil, la soif de toute-puissance et les ambitions impérialistes, la légende des origines divines et de la naissance extraordinaire, la ruse et le cynisme, l’appel de l’Orient et le goût pour le savoir –, les trois auteurs n’établissent jamais de liens explicites entre eux. Seuls les deux derniers suggèrent une même interprétation d’ensemble de leur destin, qui ressortit à leur vision globale de l’Histoire mais ne suppose pas un parallèle précis dans le portrait. Il s’agira donc d’examiner à travers ces trois textes les évolutions du regard clérical sur les deux figures du pouvoir, la part respective qu’ils leur accordent dans leur encyclopédie du savoir historique, en relation avec leurs variations sur l’écriture de l’histoire universelle.

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