Humanisme et traductions au Moyen Âge
Jacques Monfrin
Monfrin, Jacques, "Humanisme et traductions au Moyen Âge", dans Journal des savants, 1963, n° 3, p. 161-190.
Extrait du texte
Je voudrais tenter de dresser un inventaire aussi précis que possible des ressources que les traducteurs ont offertes, au Moyen âge, à ceux qui, faute d’une connaissance suffisante du latin classique, n’étaient pas capables de lire facilement les œuvres antiques. Le sujet n’est pas nouveau : sur certains points, les études particulières abondent. Mais on n’a jamais essayé, que je sache, d’en donner une vue générale pour l’ensemble des pays romans. Notre exposé, rapide lorsqu’il s’agira de faits bien connus, plus détaillé quand les questions paraîtront moins au point, pourra constituer une sorte de bilan de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire en ce domaine. Et surtout la comparaison des traductions entreprises en Italie, dans la Péninsule ibérique et en France avant le XVIe siècle permettra quelques observations utiles à l’histoire de l’humanisme en langue vulgaire.
Nous commencerons par la France, qui nous retiendra plus longtemps, pour la simple raison que les travaux d’approche sont plus nombreux et que le sujet nous est plus directement familier.