Images de Jules César dans l’œuvre d’Étienne Pasquier
Denis Bjaï
Denis Bjaï, "Images de Jules César dans l’œuvre d’Étienne Pasquier", dans Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, année 2006, numéro 13, p. 22-36.
Extrait de l’article
La communication annoncée devait concerner Les Recherches de la France, elle sera finalement de portée plus large puisqu’elle prendra en considération l’ensemble des textes réunis dans Les Œuvres de 1723, ainsi que le Recueil des rymes et proses (1555, pour son épître dédicatoire à Louis Braillon et Christofle de Foussomme), la Congratulation à Henri III sur sa victoire contre les reîtres (1588), Le catéchisme des Jésuites (1602), le 7e livre des Epigrammata, joint au Tumulorum liber (1618, posthume), L’interprétation des Institutes de Justinien (manuscrit publié seulement au XIXe siècle, par les soins du chancelier Pasquier) et les diverses plaquettes réunies par Dorothy Thickett sous le titre d’Écrits politiques (malgré l’authenticité discutée de certaines pièces, comme l’Exhortation aux Princes et Seigneurs du Conseil Privé du Roy). Pour maîtriser un aussi ample corpus, nous avons naturellement tiré parti des index offerts par les éditions modernes, sans toutefois leur faire aveuglément confiance ni leur demander plus qu’ils ne peuvent offrir. Ainsi le précieux index nominum de l’édition des Recherches dirigée par Marie-Madeleine Fragonard et François Roudaut (Paris, Champion, 1996), à l’entrée « César (Jules) », n’offre pas moins de vingt-deux renvois, mais on est toutefois conduit à en retrancher la double mention du précepte évangélique « Rendez à Cesar ce qui appartient à Cesar » (III, 200, et VIII, 718). De plus, il ne discrimine pas les deux Jules César distingués pourtant par la table des matières ancienne, qui spécifiait, après quatre références au grand Romain, « Jules Cesar Gentil-homme Capuan commis à la garde de Jeanne seconde Reine de Naples, par Jacques de Bourbon son mary, conspire contre luy, est découvert, et puis exposé pour cela au supplice » (t. I, p. 172) : en l’occurrence, Giulio Cesare di Capua, victime d’une sombre vengeance de Jeanne II et exécuté le 1er janvier 1416. César ne figure pas en revanche dans l’index de l’édition Dupouy des Jeus poetiques (Champion, 2001), à juste titre puisqu’il n’est jamais nommé, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il soit totalement absent du recueil.