La fin de l’hôtel de Rambouillet
Gustave Charlier
Charlier Gustave, "La fin de l’hôtel de Rambouillet", dans Revue belge de philologie et d’histoire, tome 18, fasc. 2-3, 1939, p. 409-426.
Extrait de l’article
S’il est un point de l’histoire littéraire du XVIIe siècle qui semble bien acquis et fixé, c’est que, vers 1650, l’hôtel de Rambouillet avait complètement cessé d’être le centre brillant qui avait jusque là exercé la profonde influence que l’on sait sur les mœurs et le goût de l’élite française.
Le baron Walckenaer est fort net sur ce point : pour lui, après la paix de Bordeaux (1653), « les brillantes assemblées » et les réunions littéraires de cet hôtel avaient cessé pour ne » plus renaître, par suite de la guerre civile ». Pour F.-L. Marcou, biographe de Pellisson, « la mort d’abord, puis la Fronde » avaient dès lors dispersé « les nombreux amis de la marquise de Rambouillet ». Auguste Bourgoin, biographe de Conrart, confirme et précise : « Quand Voiture mourut (1648) et que le mariage eut relégué Julie d’Angennes au fond d’une province, ... l’hôtel de Rambouillet se ferma ». Ch.-L. Livet clôt, lui, les portes du même salon à la mort du maître de la maison : « Mais déjà les réunions de l’Hôtel n’existent plus : » le marquis de Rambouillet meurt le 26 février 1652 ».