La fortune du Roman d’Alexandre d’Alexandre de Paris : continuations et création d’un cycle (XIIe-XVe siècles)
Catherine Gaullier-Bougassas
Catherine Gaullier-Bougassas, "La fortune du Roman d’Alexandre d’Alexandre de Paris : continuations et création d’un cycle (XIIe-XVe siècles)", Anabases, 2, 2005, 147-159.
Résumé de l’article
L’article s’interroge sur l’autorité dont a joui le Roman d’Alexandre d’Alexandre de Paris, de la fin du XIIe au début du XVe siècle, et qu’atteste la multiplicité des textes dont il a suscité l’écriture. Parmi les raisons principales qui peuvent l’expliquer, il en est deux, opposées : la réflexion politique explicite de l’auteur, qui présente Alexandre comme un roi exemplaire et tend à conférer à l’œuvre l’univocité d’un « roman à thèse », et, dans le même temps, à l’intérieur du récit et du portrait du héros, une constante création d’ambiguïtés et de contradictions, qui contestent implicitement le discours du narrateur et restituent au roman la richesse de la polyphonie. Les continuateurs d’Alexandre de Paris reprennent souvent à leur compte l’assimilation d’Alexandre aux valeurs politiques et éthiques de leur époque et certains s’emploient alors à élucider les zones d’ombre ménagées par leur prédécesseur. D’autres, moins nombreux, rendent explicite une mise en cause du héros antique que l’auteur du xiie siècle se contentait de suggérer.