La préciosité
Antoine Adam
Antoine Adam, "La préciosité", dans Cahiers de l’Association internationale des études francaises, 1951, n° 1, p. 35-47.
Extrait de l’article
Les organisateurs de ces journées ont choisi la Préciosité pour sujet de nos travaux. Je demande la permission d’aborder cette question en la prenant dans son sens le plus strict et le plus limité. Ce n’est certainement pas la seule manière de l’envisager. Il serait bien prétentieux de ma part d’affirmer que c’est la meilleure. Mais il me semble qu’historiens de la littérature il ne nous déplaira pas que la Préciosité soit traitée comme un fait historique, situé à un - moment de l’histoire, naissant, se développant, finissant par disparaître dans des conditions que les textes permettent de fixer.
La Préciosité naît exactement en 1654.
On lit dans une lettre du chevalier de Sévigné, le 3 avril 1654 : « Il y a une nature de filles et de femmes à Paris que l’on nomme Précieuses, qui ont un jargon et des mines avec un démanchement merveilleux ».
Mlle de Scudéry, en 1656, date une ordonnance de la reine de Tendre « de l’an deuxième de [son] règne ».