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La translation du « vieil langaige et prose, en nouveau et rime » : Anne de Graville et les visées épidictiques du Beau romant

Mawy Bouchard

Bouchard, Mawy, "La translation du « vieil langaige et prose, en nouveau et rime » : Anne de Graville et les visées épidictiques du Beau romant", Renaissance et Réforme, vol. 35, n° 4 (2012)

Extrait de l’article

Vers 1521, au moment de publier une adaptation de la Teseida de Boccace, texte déjà traduit en français dans la deuxième moitié du XVe siècle, Anne de Graville était connue pour sa « mise en rondeaux » de la Belle dame sans merci d’Alain Chartier, texte pour sa part composé en 1424. Ce travail de transformation poétique, s’il pouvait d’abord paraître comme une fin en soi, révélait, dans une lecture minutieuse des deux textes, des visées rhétoriques propres seulement à la translation poétique d’Anne de Graville. En apparence voué à redire mot pour mot le dialogue conçu par Chartier, les rondeaux d’Anne de Graville changeaient subtilement la perspective de certains enjeux textuels de manière à renforcer la posture rhétorique de la dame, en valorisant une courtoisie garante de sa chasteté. Aiguillée par le soupçon du « prétexte traductologique », cette justification en partie factice que j’ai déjà analysée dans les Rondeaux d’Anne de Graville, je voudrais ici m’interroger sur les visées rhétoriques du Beau romant des deux amans, lui aussi le fruit d’une translation, mais cette fois, linguistique et poétique.

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