Hauptseite / Kunst und Kultur / Literatur, Philosophie, Rhetorik / Moderne Studien > Le Miroir historial de Jacques d’Armagnac : un (…)

Le Miroir historial de Jacques d’Armagnac : un monument bibliophilique pour un prince ambitieux

Cécile Ranvier

Cécile Ranvier, « Le Miroir historial de Jacques d’Armagnac : un monument bibliophilique pour un prince ambitieux », Médiévales 67, automne 2014, p. 143-168

Extrait de l’article

Parmi les manuscrits du Miroir historial qui nous sont parvenus, la copie exécutée pour Jacques d’Armagnac durant la seconde moitié du XVe siècle impressionne par son luxe ostentatoire, témoignage des moyens exceptionnels déployés pour sa réalisation. Sa reliure à ais de bois, qui protège plus d’un millier de feuillets ornés de près de cinq cents miniatures, constitue l’écrin somptueux de la version française du texte de Vincent de Beauvais. À l’aube de la commande de cette monumentale pièce bibliophilique, en 1459, le duc de Nemours, prince de sang royal et pair de France, est devenu l’un des seigneurs les plus puissants du royaume grâce aux faveurs accordées par Charles VII puis Louis XI, avant le conflit qui l’opposa à ce dernier. Ce fleuron de la collection du duc, témoignage des prémices de son activité bibliophilique en trois fastueux volumes, n’est pourtant utilisé le plus souvent par les chercheurs qu’à titre de référent ponctuel. Il n’a en effet jamais bénéficié jusqu’à présent d’une véritable analyse scientifique. L’examen de l’iconographie d’un petit groupe de miniatures – en l’occurrence les vingt-six images des cycles marial et christique –, confronté aux données historiques, textuelles et codicologiques, permet pourtant de dresser un portrait nuancé de Jacques d’Armagnac – homme politique ambitieux et mécène éclairé. Une telle analyse est également à même d’aiguiser notre connaissance des méthodes de travail des ateliers d’enluminure de la fin du Moyen Âge, à l’exemple de l’atelier parisien du Maître de Rolin et de Maître François, responsables de l’ornementation du Miroir historial, dont l’attribution précise fait cependant encore débat aujourd’hui.

Lire la suite (journals.openedition.org)