Hauptseite / Kunst und Kultur / Literatur, Philosophie, Rhetorik / Moderne Studien > Les Collections sur feu Monseigneur le Dauphin (…)

Les Collections sur feu Monseigneur le Dauphin et l’écriture de l’individu dans l’œuvre de Saint-Simon

Marc Hersant

Hersant, Marc. Les Collections sur feu Monseigneur le Dauphin et l’écriture de l’individu dans l’œuvre de Saint-Simon, Cahiers Saint-Simon, n° 32, 2004. L’oeuvre hors Mémoires, p. 19-30.

Extrait de l’article

L’image usée d’un Saint-Simon écrivain tardif ayant consacré à l’écriture une fin de vie de « retraité » politique, a peu à peu et plus ou moins laissé la place à celle, sans doute moins inexacte, mais encore monolithique, d’un homme ayant écrit toute sa vie. On sait, par exemple, qu’il déclare avoir commencé ses Mémoires très jeune, mais aussi que le texte que nous connaissons est le résultat d’un travail de rédaction, de réécriture et de compilation mené entre 1739 et 1750 : d’une certaine manière, Saint-Simon a écrit ses Mémoires toute sa vie, mais, en même temps, on peut considérer l’œuvre que nous connaissons comme le produit de quelques-unes des années d’une longue vieillesse. Un texte comme la fameuse lettre à Rancé sur le premier état de ses Mémoires , écrite dans sa 24ème année, suffirait en tout cas à prouver que Saint-Simon a, comme on dit, « bien écrit » toute sa vie, et peut même donner l’idée d’un style qui aurait été, génération spontanée, miracle inexpliqué, plus ou moins toujours le même, sans effort et presque sans évolution, sans « histoire », comme d’ailleurs les idées ou les sentiments d’un homme qui semble avoir été toujours identique. Je pense toutefois que certains moments de la vie de Saint-Simon ont été décisifs dans son rapport à l’écriture et constituent des jalons qui permettent de penser une évolution et de repousser quelque peu le mirage séduisant mais suspect d’un homme « immuable comme Dieu et d’une suite enragée », selon la brillante et justement célèbre formule du duc d’Orléans. L’un d’entre eux est évidemment la mort dudit duc d’Orléans qui ouvre un important espace de vie consacré de manière plus systématique à l’écriture et sera, en outre, la boussole ultime que se donneront les Mémoires.

Lire la suite (persee.fr)