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Les femmes et les pratiques de l’écriture de Christine de Pisan à Marie de Gournay

Evelyne Berriot-Salvador

Evelyne Berriot-Salvador, "Les femmes et les pratiques de l’écriture de Christine de Pisan à Marie de Gournay", dans Bulletin de l’Association d’études sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, année 1983, volume 16, numéro 16, p. 52-69.

Extrait de l’article

Sans doute a-t-on, depuis fort longtemps, nuancé la thèse de Burckhardt sur la condition féminine à la Renaissance. Cependant, si l’on ne se méprend plus sur cette égalité de culture et d’éducation, demeure l’image brillante d’une floraison d’œuvres féminines écloses dans les milieux aristocratiques et bourgeois.

Le personnage de «la femme sçavante», avant d’évoquer une burlesque figure, est symbole triomphant d’un savoir et d’une dignité nouvelle.

Aux pôles d’une si féconde période émergent Christine de Pisan et Marie de Gournay. Toutes deux marquent une rupture et une promesse : Christine, récusant la définition de la femme médiévale, laisse apparaître, pour la première fois, une «conscience féministe» ; Marie, refusant la polémique stérile sur la «supériorité ou infériorité du sexe», essaie d’ouvrir le carcan parodique sur un discours enrichi par l’analyse historique et sociale. L’une et l’autre, aux extrêmes de la chronologie, se rejoignent pourtant dans l’audacieuse prétention d’être une femme-écrivain.

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