Marot et l’archaïsme
C.-A. Mayer
C.-A. Mayer, "Marot et l’archaïsme", dans Cahiers de l’AIEF, année 1967, volume 19, numéro 19, p. 27-37.
Extrait de l’article
Traiter de l’archaïsme chez Marot, c’est, sans le moindre doute possible, une entreprise extrêmement difficile, et cela pour plusieurs raisons. Ne dit-on pas souvent que Marot est le dernier poète du Moyen Age, qu’il est le dernier Rhétoriqueur, qu’il reproduit fidèlement les thèmes et clichés de la poésie médiévale ? Dans ces conditions, ce qui nous paraît archaïque pourrait fort bien ne pas l’être au sens strict du mot.
Il faudrait donc commencer par résoudre le problème de la place exacte de Marot dans l’histoire de la poésie française. Inutile de dire qu’une telle entreprise représente au fond une pétition de principe, et qui plus est, une pétition de principe qui entraînerait un cercle vicieux, puisqu’il faudrait déclarer que Marot est différent des Rhétoriqueurs, qu’on peut par conséquent considérer certains aspects de son œuvre comme archaïques, et que l’étude de ce côté archaïque nous permet de mieux apprécier la distance qui sépare Marot des poètes du XVe siècle.