Quand l’"heure fatale" sonne à la cour des Valois. Interprétation de Mme de Lafayette
Alia Baccar-Bournaz
Baccar-Bournaz, Alia, "Quand ’l’heure fatale’ sonne à la cour des Valois. Interprétation de Mme de Lafayette", dans Jean-Claude Arnould (éd.), L’instant fatal, actes de colloque international organisé par le CÉRÉdI et le GEMAS (Université de la Manouba, Tunis), les jeudi 13 et vendredi 14 décembre 2007. Publications numériques du CÉRÉdI.
Extrait de l’article
Le roman héroïco-galant est d’essence historique, mais il prend de grandes libertés avec l’histoire qu’il adopte à des fins bien précises. Son évolution tend vers la nouvelle plus brève et la chronique ou les mémoires qui ont des prétentions à plus de sérieux. Le genre narratif s’efforce de quitter l’épopée pour rejoindre la relation des événements du passé.
Pour illustrer notre propos, il m’a paru intéressant de m’appuyer sur un auteur français du XVIIe siècle qui a été fasciné par la cour d’Henri II, ses fastes, ses intrigues, son climat de galanterie. Mme de Lafayette a mis en scène la France des guerres de religion, Charles IX, la Saint-Barthélemy dans La Princesse de Montpensier, publiée en 1662, présenté une chronique de la cour des Valois, les derniers temps de Henri II et premiers temps de François II dans La Princesse de Clèves, publiée en 1678, et évoqué le séjour de Charles IX à Marseille en 1560 dans La Comtesse de Tende, nouvelle historique publiée à titre posthume en 1724. Une grande parenté existe entre toutes ses œuvres pour la technique comme pour l’intrigue. La romancière a recours intentionnellement au siècle de la Renaissance qu’elle introduit comme décor des drames qui s’y jouent. Sur ce point encore ce sont des ouvrages au goût du jour.