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Quand l’oiseau chante et chastie. Le Lai de l’oiselet dans Barlaam et Josaphat et les traductions françaises de la Disciplina clericalis

Marion Uhlig

Marion Uhlig, "Quand l’oiseau chante et chastie. Le Lai de l’oiselet dans Barlaam et Josaphat et les traductions françaises de la Disciplina clericalis", Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 23, 2012, 61-72.

Résumé de l’article

Le Lai de l’oiselet, poème anglo-normand de la seconde moitié du XIIIe siècle, met en scène au cœur d’un merveilleux jardin le débat entre un oiseau et un vilain, devenu propriétaire d’un lieu autrefois voué à la vie courtoise. Par son chant mélodieux, l’oiseau déplore la disparition de celles et ceux qui, autrefois, s’entretenaient de la bone amour. Or ce récit qui glorifie le monde de la courtoisie circule déjà, plus d’un siècle plus tôt, dans des recueils de fables enchâssées tels que Barlaam et Josaphat, la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse et le Donnei des amants. Si on saisit sans peine les raisons qui ont incité l’auteur de ce dernier texte à illustrer son enseignement amoureux par cet exemplum, il est en revanche plus frappant de trouver les premières attestations du Lai de l’oiselet dans des récits d’obédience sapientiale. De fait, les références au locus amoenus et au chant poétique du rossignol revêtent d’autres valeurs lorsqu’elles sont insérées dans des chastoiements dont la portée didactique est avant tout morale et religieuse. Les « trois manières de sens » proposées par le volatile sont mises à profit par le discours clérical de façon largement différente, et glosées dans le cadre de l’instruction d’un disciple par son maître. C’est ce que démontre l’étude de cet apologue et des commentaires qu’il produit dans la version française dite « champenoise » en prose de Barlaam et Josaphat et dans les deux traductions de la Disciplina clericalis, Les Fables Pierre Aufors et le Chastoiement d’un père à son fils.

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