Voiture et le "Bon usage" à l’Hôtel de Rambouillet
Roger Lathuillère
Lathuillère Roger, "Voiture et le "Bon usage" à l’Hôtel de Rambouillet", dans Cahiers de l’Association internationale des études françaises, 1962, n°14, p. 63-78.
Extrait de l’article
Quand le grammairien veut édicter ou même simplement recueillir les règles du bon usage, il entreprend un véritable travail de Pénélope ; témoin de l’éphémère, il risque, en tentant de fixer une réalité changeante, de voir ses conclusions remises sans cesse en cause. Vaugelas hésite et se contredit lui-même ; dans le doute, il ne publie pas certaines de ses Remarques, et le traducteur trop scrupuleux de Quinte-Cur- ce n’arrive pas à terminer sa tâche que les variations de la langue l’obligent à reprendre sans fin. Ainsi, tout au long du XVIIe siècle, les grammairiens courent après le bon usage pour essayer de le codifier, de plus en plus nombreux, de plus en plus délicats et intransigeants, et l’on sait le nombre de pages et de volumes que le résumé de leurs travaux et de leurs démêlés remplit dans l’Histoire de la Langue de Ferdinand Brunot.