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Les collections des parlementaires parisiens du XVIIIe siècle

Olivier Bonfait

Olivier Bonfait. Les collections des parlementaires parisiens du XVIIIe siècle, Revue de l’Art, 1986, n° 1, p. 28-42.

Extrait de l’article

Le goût pour la peinture se modifie considé­rablement au XVIIIe siècle comme le montre l’évolution de la nature de l’image (multiplication des estampes et des pastels) et de son contenu (évolution des thèmes, percée de la peinture flamande et hollandaise). Ces mutations doivent être mises en parallèle avec un changement du regard qui considère le tableau et l’apparition d’un nouveau type de connaisseur, le marchand de tableaux.
Mariette les résume très bien quand il écrit, en 1764, que «les collectionneurs achètent des noms et non plus des œuvres», l’acheteur s’attache plus alors à la «finesse du pinceau», comme le dit Rémy, qu’à l’ancienne « finesse des idées » chère à Roger de Piles. Mais pour cerner la réalité et l’intensité de cette révolution du goût et du mode de collection au XVIIIe siècle, tous les degrés de collection pos­sibles (depuis le grand collectionneur jusqu’à l’homme lettré possédant quelques images) à l’intérieur d’un groupe social restreint (les parle­mentaires parisiens) devaient être étudiés dans leur réalité quotidienne que livrent les inven­taires après décès : pièces où sont placées les images, rapport entre collection et fortune, par exemple. Seule la méthode statistique (qui a mon­tré toute son utilité dans l’histoire du livre et du commerce de l’estampe) permet de répondre aux multiples questions posées. Est étudié sim­plement ici le changement du mode de collec­tion : car ce n’est pas seulement l’image, mais son espace, sa fonction qui évoluent considéra­blement entre 1715 et 1789.

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