Extrait de l’article

Assurément, si nous parcourons de l’œil tout ce qui nous est aujourd’hui connu et accessible de l’iconographie picturale de Madame de Pompadour même, le livre n’y passe pas inaperçu. Et mieux qu’être présent, il est là pour dire quelque chose. D’abord objet de luxe parmi d’autres, il fait entrevoir à la vitrine d’une armoire ou exhibe sur une table son imposant format, son volume, sa reliure et les tours héraldiques si reconnaissables. Chose imprimée, il tient sa partie dans le concert adulateur des Arts mécaniques, des Arts libéraux, des Beaux-Arts, rendu visible dans l’accumulation de globe terrestre (ou céleste), carte géographique, guitare, clavecin, partition, portfolio d’estampes et de dessins, meubles et passementeries, porcelaines et métier à broder. Enfin, il témoigne avec insistance d’une activité supposée prise sur le vif jusque parmi les frondaisons d’un bosquet, et pas forcément intellectuelle. Le livre, même quand la marquise ne le tient pas à la main, ostensiblement rêveuse, tend à encombrer l’espace où elle se tient, sans qu’elle semble en redouter l’invasion.

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