De Simon Vouet à Charles Le Brun
Barbara Brejon de Lavergnée
Barbara Brejon de Lavergnée, "De Simon Vouet à Charles Le Brun", dans Revue de l’Art, année 1998, volume 122, numéro 1, p. 38-54.
Extrait de l’article
Lorsque Simon Vouet fut rappelé en 1627 à Paris par Louis XIII, il était sans doute peu préparé à affronter de vastes programmes décoratifs. Le décor n’entre d’ailleurs pas dans les premières commandes royales : au Luxembourg, qui demeurait le grand chantier parisien des années 1620, Vouet exécute des tableaux, dont celui d’Hercule et Omphale connu par la gravure de Michel Dorigny, et au Louvre, il s’attelle, pour Louis XIII, à la réalisation de la tenture de l’Ancien Testament. C’est un peu plus tard, et à Saint-Germain, le véritable chantier de Louis XIII, que Vouet entreprend des ensembles peints.
Toutefois l’artiste est revenu à un moment propice : Paris prospère et s’étend, l’entourage royal bâtit et ministres, Richelieu en tête, surintendants, financiers font décorer leurs nouvelles demeures avec un faste grandissant. La demeure, lieu de prestige et symbole du goût et de la puissance de son propriétaire, va être traitée comme un ensemble dont chaque élément concourt à faire un chef-d’œuvre. Simon Vouet sera le premier, et le seul, au début des années 1630 à pouvoir répondre à d’importantes commandes en apportant des solutions nouvelles.