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"Dieu invenit, Watteau pinxit". Un nouvel éclairage sur une ancienne relation

Martin Eidelberg

Eidelberg, Martin, "Dieu invenit, Watteau pinxit". Un nouvel éclairage sur une ancienne relation, dans Revue de l’Art, 1997, n° 1, p. 25-29.

Extrait de l’article

Antoine Watteau est si célèbre pour ses «fêtes galantes » que l’on a du mal à croire, tout au moins de prime abord, qu’il ait pu représenter un événement de l’histoire quasi contemporaine : Louis XIV mettant le cordon bleu à Monsieur de Bourgogne. N’était la gravure de Nicolas de Larmessin, il serait permis de douter que ce sujet académique soit vraiment l’œuvre du maître. Voilà près d’un siècle, Edmond Pilon présentait la composition disparue comme un «ou­vrage académique, assez froid, où rien ne frissonne de ce qui fut, par la suite, toute lumière et tout charme ». Ou, comme le remarque succinctement Marianne Ro­land Michel, «rien n’évoque Watteau». Il n’est donc pas très étonnant que la plupart des spécialistes de Watteau glissent rapidement sur cette œuvre, quand ils ne la laissent pas entièrement de côté. Pourtant, la gravure est parfaitement fiable, puisqu’elle a été com­mandée par Jean de Jullienne, l’ami et protecteur de l’artiste, qui avait entrepris de confectionner un recueil d’estampes d’après les peintures de Watteau. La lé­gende, tout à fait explicite, certifie doublement la paternité du tableau original, précisant qu’il est « Peint par Watteau» et que «A. Watteau pinx».

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