Hyacinthe Rigaud et ces messieurs d’Aix-en-Provence
Ariane James-Sarazin
James-Sarazin, Ariane, "Hyacinthe Rigaud et ces messieurs d’Aix-en-Provence", dans Bibliothèque de l’école des chartes, 2003, tome 161, livraison 1, p, 241-287,
Extrait de l’article
En 1309, le transfert de la papauté en Avignon avait ouvert pour la Provence une période d’intense activité artistique au cours de laquelle s’illustrèrent moins des talents locaux qu’étrangers, italiens et flamands en tout premier lieu. Si, dans la seconde moitié du XVe siècle, les commandes du pontife, de sa cour, puis de son légat s’effacèrent pour laisser place à celles d’une bourgeoisie enrichie par le négoce, l’art provençal n’en demeura pas moins le fait d’expatriés, au premier rang desquels le Laonnois Enguerrand Quarton et le Flamand Lieferinxe. Deux siècles plus tard, la Provence attirait toujours autant : renouveau catholique, croissance urbaine, fortune des officiers des cours souveraines (chambre des comptes, cour des aides, parlement) suscitaient de nouveaux chantiers d’églises, de couvents, d’hôtels particuliers.