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La Piétà de Nouans et le triptyque de l’hôtel Jacques Coeur à Bourges

Christian de Mérindol

Christian de Mérindol, "La Piétà de Nouans et le triptyque de l’hôtel Jacques Coeur à Bourges", dans Revue de l’Art, année 1985, volume 67, numéro 67, p. 49-58.

Extrait de l’article

Le XVIe registre de Peiresc, conservé à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, le manuscrit 1784, contient une suite de dessins qui porte le titre général de « portraits des princes et princesses de la maison d’Anjou apportez d’An­gers par le prieur de Roumoules » (f. 119). L’un d’entre deux, aux deux crayons, représente, d’après le titre inscrit dans la partie supérieure du feuillet, « La Reyne Marie de Provence femme du Roy Charles VII», c’est-à-dire la sœur du roi René (f. 122). Une note, en la partie inférieure, à droite, précise l’origine du modèle, qui n’est pas situé à Angers mais «à Bourges, dans la maison de Jacques Cœur en une chapelle où est peinct le roy Charles VII avec tous les princes et princesses du temps dans les deux portes de l’autel». Les deux inscriptions, tracées à la sanguine, sont de la main de l’artiste. D’après une seconde note, de la main de Peiresc, au bas du feuillet, ce dessin est « De Mr Bunel qui y alla exprez pour paindre le roy Charles VII».

Cette inscription peut être vérifiée. Bunel fut chargé, le 22 mars 1607, par le roi Henri IV, de «peindre à huylle et sur thoille tous les portraits des Rois et Reynes, princes» pour la petite galerie du Louvre. Le seul portrait de Bunel conservé est un dessin pour le portrait d’Henri IV. On reconnaît la même main, notamment dans le traitement des ombres par de petits traits parallèles, la reprise partielle du cerne d’un trait plus gras et la représentation des mains dont les doigts s’achèvent en pointe. Ce dessin de Marie d’Anjou, selon toute appa­rence, a été exécuté pour cette galerie.

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