Le modèle antique examiné sous l’angle anatomique : entre beau idéal et beau réel (1670-1812)
Morwena Joly
Joly, Morwena, « Le modèle antique examiné sous l’angle anatomique : entre beau idéal et beau réel (1670-1812) », Dix-huitième siècle 1/2009 (n° 41), p. 393-408.
Extrait de l’article
Si les statues antiques sont dans l’ensemble unanimement louées, la place qu’il convient de leur accorder dans l’apprentissage du dessin se pose de manière très pressante dès la fin du XVIIe siècle. Faut-il étudier en premier lieu l’antique ou la nature ? Le modèle antique permet-il à l’artiste de se former ou n’est-il qu’un modèle de plus, invitant à la « manière » ? L’idée de lier anatomie et antique s’impose tout d’abord comme une solution ingénieuse pour satisfaire les exigences des partisans de l’observation de la nature ainsi que celles des partisans du modèle antique. Mais cette solution se révèle vite précaire : les tenants de l’antique ont en effet de plus en plus tendance à devenir les défenseurs d’un beau idéal, voulant pratiquement se passer de référent naturel.