Le Régent et Daphnis et Chloé
Marianne Grivel
Grivel, Marianne. Le Régent et Daphnis et Chloé, Cahiers Saint-Simon, n° 34, 2006. Philippe d’Orléans, p. 35-50.
Extrait de l’article
Le Régent et la peinture
Le duc d’Orléans, avant d’être régent, s’intéressait déjà aux Beaux-Arts et particulièrement à la peinture. Mariette en parle d’ailleurs comme d’un « prince qui avoit tant de goût pour les sciences et les beaux arts, et à qui il ne manquait que d’avoir une naissance moins illustre pour devenir un peintre du premier ordre ».
Selon Dubois de Saint-Gelais, il apprit l’art de peindre grâce à Antoine Coypel (1661-1722), académicien depuis 1681, peintre ordinaire de Monsieur, frère de Louis XIV, depuis 1685, professeur à l’Académie royale depuis 1692. Dès 1695, Antoine Coypel avait dédié au duc de Chartres Le Triomphe de Galathée, gravure qu’il avait commencée à l’eau-forte et que Charles Simonneau avait achevée. En 1696, il avait peint pour lui un tableau représentant Athalie, aujourd’hui conservé au Musée du Louvre qui fut « trouvé si beau que ce Prince a cru le devoir faire voir au Roy ». Coypel l’avait fait graver par Jean Audran et avait dédié l’estampe au prince en 1701. Vers la même période, il avait également exécuté pour lui Le Fils de Tobie rendant la vue à son père, aujourd’hui perdu. Charles-Antoine Coypel (1694-1752) raconte également que lorsque son père, en 1703, peignait la voûte de la Galerie du Palais Royal, Philippe d’Orléans « lui-même un jour voulut prendre le pinceau, disant qu’il étoit juste que le disciple aidât le maître ».